Il y a un préface par Jean Cau, écrivain et journaliste français, qui fut le secrétaire
de Jean-Paul Sartre. Il retrace l’histoire du phénomène Françoise Hardy.
En voici un résumé qui saute les éléments biographiques connus par tous les fans.
On s’attardera sur la séquence mode que j’ai illustrée avec qqs photos.

Il est très touché par le naturel de Françoise :
- au niveau de l’ apparence physique: cheveux librement pendant, pas de faux cils,...
- aussi bien qu’au niveau du comportement. Dans les interviews elle est désinvolte,
voire désintéressée.

Ca prenait les Français cinq minutes à saisir qu’une jeune fille de 18 ans n’est pas
forcément stupide. Dans son cas les études lui ont servi à quelque chose.

Jean Cau

Elle sort d’un milieu très modeste , uniquement constitué de femmes. Les hommes, elle les idéalisait.
Elle s’avère être le seul troubadour dans le mouvement yéyé. Justement , étant “out of style”, ses
chansons poétiques étaient très originales. Elle a triomphé à l’Olympia sans faire la moindre geste, en
faisant le contraire des autres.

La seule chose qui trouble Jean Cau est la façon extravagante dont Françoise
s’habille depuis deux ans. Il lui semble que la jeune fille sensible, élevée par les
Soeurs de la Trinité, est possédée par une névrose exhibitionniste. C’est comme si
elle voulait rattraper furieusement toutes ses années d’uniformes ternes.

Quand on la voit on dirait que c’est la fille la plus “in” de l’Ouest. Quand elle
chante tout est charme et poésie. Il y a une dualité: d’un côté elle incarne toute une
génération de jeunes femmes qui semble témoigner d’une agressivité qui frôle
l’impudeur. De l’autre côté elle déploie une modestie et une réserve, qui semblent
démodées mais rappellent, avec fébrilité, l’ancienne timidité de son sexe.


Mini-scandale au
Festival de Venise.
Septembre 1966

Sans doute cette contradiction reflète la situation de la femme en 1967 et le succès de Mlle Hardy.
Elle est à la fois une amazone en mini-robe , qui exige la liberté dans des tenues agressives, et Cendrillon
au coeur immaculé symbolisant l’éternelle féminité. Elle n’est pas la seule . Elle a tant de soeurs qui ne
savent pas si elles doivent manier les cordes d’un arc ou celles d’une guitare . “ Provoke or seduce, that
is the question” conclut Jean Cau