Une fée du solfège toute de neige
habillée: pantalon blanc - d’une
ligne sobre - chemisier blanc ( une
chasuble, plutôt ) coupés dans
une sorte de gabardine raide,
bottines blanches à mi-mollet.

“ C’est un tissu qu’André Courrèges
a fait venir d’Allemagne. Ne croyez
pas qu’il ait créé cet ensemble pour
moi. C’est un modèle de sa collection
d’été 65. Il m’a plu, voilà ! Moi qui
suis l’ennemie des dépenses inconsi-
dérées, je fais des folies pour ma
garde-robe.
Pourquoi avez-vous changé votre
tenue de scène, Françoise Hardy ?

“ Je m’ennuyais dans ma robe.
Elle avait fini par prendre un
“côté” officiel. Oui, elle était
devenue un uniforme. C’est ça,
l’inconvénient d’une robe de
scène qu’on met chaque soir: on
a l’impression de se trahir si on
en change. “

Vous n’avez donc pas hésité à
commmettre cette trahison ?

“ Un pantalon c’est plus gai, plus
inattendu. Ainsi, je n’ éprouve
plus cette sensation de contrainte
... je n’ai plus l’impression de m’
habiller pour devoir chanter.

La contrainte ne vient que le
surlendemain ou au bout de
quelques jours , car cette tenue
est excessivement salissante.
J’ai beau en avoir une de re-
change, dès que j’arrive dans
une ville, je me mets en quête
d’un teinturier. Ca me pose des
problèmes. En province, on
pratique assez rarement le
nettoyage éclair”.
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