Une fille aux longs cheveux qui court éperdument ... un coup de feu qui claque dans l’air surchauffé... Une fille aux long
cheveux qui roule sur les pierres brûlantes du chemin ...Un homme en larmes qui se penche: c’est la fin d’un grand
amour qui meurt, tué d’une balle au cœur. C’est aussi la séquence choc du film que Jean-Daniel Pollet réalise en Grèce,
et qui s’intitule précisément: “Une balle au cœur”.
Il s’agit d’une histoire passionnée où l’amour et la haine flambent à chaque image, explique le jeune réalisateur de
“Pourvu qu’on ait l’ivresse” ( Grand Prix du court métrage à la Biennale de Venise 1958). Francesco, un jeune
aristocrate italien a été dépouillé de ses biens par un ancien gangster sicilien, Rizzardi : il rentre donc dans son pays
pour venger l’honneur de sa famille.
Cinémonde N° 1611 22/06/65
Dans sa lutte contre Rizzardi, il entraîne Anna, une jeune Française que les hommes de
main du gangster ne vont pas tarder à abattre. Dès lors, Francesco désespéré n’aura
d’autres ressources que tuer Rizzardi ... avant de mourir à son tour au pied de son palais
reconquis, d’une balle au cœur.
Dans ce film Françoise Hardy incarne
Anna, une héroïne qui lui ressemble
beaucoup. Comme Françoise, Anna est
secrète, silencieuse, un peu triste.
Elle aime d’un amour total Francesco,
petit loup sicilien traqué par une maffia
sans merci. Et elle mourra pour lui au
son de la belle musique de Theodorakis.
Mais dans la chaude et lumineuse clarté
de l’île de Skyros, Françoise vit un autre
grand amour, non prévu par le scénario
de Jean-Daniel Pollet.
FH: En quatre mois, j’ai vu Jean-Marie Périer, juste le temps d’un
déjeuner. Il était au Japon pour photographier Sylvie Vartan. Au
moment où il rentrait à Paris, je partais pour la Grèce. Nous nous
sommes croisés à Orly! Ce n’est plus une vie. Et comble de joie, où
nous sommes installés pour le tournage, il n’y a même pas un
téléphone.