Dame souris trotte (2/7/70)

Averty en pince pour “Alice au pays des merveilles”. Alice fait partie de son monde
et l’a marqué. Il ne la considère pas comme une simple histoire d’enfants, une
petite fille qui se glisse dans le terrier d’un lapin et découvre un monde enchanté.
Pour lui ce roman, extraordinaire satire de la société anglaise de l’époque, est un
chef d’oeuvre du non sens et du pré-réalisme . Fin 1970, cinq ans après UBU, il
propose une adaptation inspirée du roman de Lewis Carroll, dans un téléfilm. C’est
un délire de trucages électroniques mêlant incrustations, collages d’images et
dessins animés, et en insistant sur le côté absurde de ce classique de la littérature
enfantine. La distribution, emmenée par Alice Sapritch et Francis Blanche est tout
simplement exceptionnelle.

Françoise, privée des attri buts d’une “femelle”,
aux formes androgynes et pas encore détachée
de sa mère, aurait fait une parfaite Alice au cinéma.

Représentation abstraite du dédale

Alice au pays des trucages

Pour les costumes dans son téléfilm, Averty
va se baser sur les dessins de sir John Tenniel,
premier illustrateur de “Alice in Wonderland”.
Ce sont précisément ces dessins , en négatif, qu’
il va utiliser pour illustrer “Dame souris trotte ,
chanson de Françoise qui sollicite l’imaginaire.

Le texte de Hugues De Courson est peuplé de
personnages , sortant de contes de fées ( la
Belle au Bois, le Chat Botté,...) ou de chansons
populaires (Pierrot au clair de lune, Frère
Jacques, Cadet Rousselle,...). Il ne manquait
qu’ Alice à cet univers enfantin. Pour le premier
couplet De Courson s’est inspiré d’un poème de
Verlaine au même titre.

Françoise apparaît en médaillon, en couleurs.
Dans les émissions en couleur, Averty emploie
le blanc et noir souvent pour indiquer
l’intrusion d’un autre monde ( l’imaginaire,
le rêve, le passé,...) dans la réalité.

La projection en médaillon
sur un dessin n’est pas
nouveau. Rappelez-vous de
“La nuit est sur la ville”.