Peut-être que je t’aime

Averty nous accorde un point de repos , il nous laisse seul avec Françoise qui nous partage ses émotions contra-
dictoires, sans nous ennuyer. Peu de trucages si ce n’est que l’image semble légèrement déformée, on dirait
parfois que Françoise se trouve sous l’eau ou derrière un écran transparent. Ca crée une atmosphère de rêve...
renforcée par le jeu de lumière qui éclaircit ses cheveux.

Le programme de ce show est bien équilibré. Averty évite la monotonie et fera suivre cette chanson-ci par un feu
d’artifice dont Boby Lapointe va s’occuper dans “ Le saucisson de cheval”.

On voit ici l’application d’une technique, proche du morphing: les visages de Boby et de Françoise se superposent
jusqu’à n’en faire plus qu’un.
Autre procédure appliquée est le collage du chanteur sus des dessins qui illustrent la chanson. On avait déjà vu
l’alternance de dessins ou gravures avec des images de l’interprète dans “ Le diable me pardonne” de Johnny
Hallyday (Hallyday-Vartan show), une année auparavant. Mais ici, dans “ Le saucisson de cheval”, les deux se
présentent simultanément. On verra ce genre d’incrustation souvent dans les émissions “Au risque de vous plaire”
du début des années 70. (voir “Fleur de lune” et “ Dame souris trotte”). Remarquez que les différentes images
nous parviennent jamais toutes en même temps. Averty (qui rêvait d’être un bon musicien) est un chef d’orchestre
qui émet les images comme on émet des sons.

“ Le diable me pardonne” (1965). L’écran est divisé en quatre quarts
qui mènent leur propre vie. Le dessin ne fait pas encore figure de fond.

Au bout de plusieurs revisions, l’effet de la surprise
du saucisson (en texte et image) s’estompe. Il faut se dire
qu’à cette époque il n’y avait pas de téléthèque.
Une émission de télévision n’était pas conçue pour être
revue ou analysée à fond. Ce qui explique les guerres de
budget qu’Averty a dû livrer pour réaliser ses
“événements passagers”.