Il se pourrait que Françoise a découvert la chanson par l’intermédiaire de Michèle Arnaud qu’elle
apprécie beaucoup comme en témoigne ce passage de son autobiographie: “ Michèle Arnaud, une
chanteuse d’une intelligence supérieure qui impressionnait les auteurs-compositeurs les plus talentueux
de son époque, s’était reconvertie dans la production d’émissions de télévision. Elle me donna carte
blanche pour inviter qui je voulais dans le cadre d’une émission ( “Françoise et Udo” ) qui ne serait
jamais diffusée ( à cause d’une scène de lit ) ”.

Michèle Arnaud a produit pas mal d’émissions de télé d’un ton nouveau auxquelles Françoise a participé:
“Les Raisins Verts”, “Ni figue ni raisin” ,“ Tilt magazine “, “Dents de lait dents de loup”, “Music Hall
de France”...

Dans le “Tilt magazine” du 27 mars 1968 Michèle Arnaud, première interprétatrice de “Ma jeunesse
fout le camp” chante “Il n’y a pas d’amour heureux” , chanson de Brassens qui figure sur le nouvel
album de Françoise tandis que celle-ci présente “Ma jeunesse fout le camp”. Les intelligences de la
chanson française partagent un même goût.

Jean-Claude Pascal présentait l'émission "Toute la chanson" du 8 octobre 1962 dans laquelle une
certaine débutante, nommée Françoise Hardy, se promène sous les réverbères en chantant “Tous les
garçons et les filles”. Il chantait lui-même "Le plat pays" et "Ma jeunesse fout le camp", chansons qu'il
venait d'enregistrer. Peut-être que c'est là que Françoise a entendu “Ma jeunesse fout le camp” pour
la première fois.

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Finalement, en 1968, la chanson sera enregistrée par son auteur
Guy Bontempelli. Malgré le succès relatif de ses disques et son
talent immense, l’auteur-compositeur-interprète tarde à monter
sur scène ; il est littéralement paralysé par le trac. Il finit tout de
même par faire l’Olympia en 1969. Parallèlement, il anime
diverses émissions de télévision.

Dans sa version “masculine” à lui (et celle de Jean-Claude Pascal)
on chantait les vers de mirliton, en rêvant, aux filles (chez Michèle
et Françoise “les garçons”) de la fête. Les garçons chantent
“Nous n’irons plus au bois, ma tendre violette”. Michèle Arnaud
se demande “où sont les violettes” et Françoise va les chercher.