Juillet 1966
Début juillet John Frankenheimer et son
équipe se trouvent à Londres pour tourner
sur le circuit de Brands Hatch où se déroule
le Grand Prix de Grande-Bretagne le
16 juillet 1966.
Chaque “Grand Prix” s’inscrit dans un déroulement tragique. A Brands Hatch la voiture de Pete Aron perd de
l’essence et prend feu. James Garner qui s’était porté volontaire pour faire lui-même cette scène l’a échappé
belle puisque sa voiture a réellement pris feu. Sarti s’arrête pour vérifier si Aron s’en est sorti sain et sauf. Il est
dégoûté de la foule, avide de sensations. Stoddard, pas suffisamment remis de son terrible accident à Monaco,
abandonne la course. C’est le jeune Nino Barlini qui arrive en premier. Lisa ( Françoise Hardy) monte sur le
podium où elle rejoint son petit ami qui reçoit la coupe.
Françoise prétend dans son autobiographie qu’elle n’avait aucune scène ensemble avec Eva Marie Saint.
Il y a tout de même quelques scènes où on les voit ensemble, surtout à Clermont-Ferrand mais aussi déjà à
Brands Hatch. C’est vrai qu’il n’y a aucun dialogue entre eux.
Françoise a sorti son ciré jaune de pêcheur breton
qu’elle portait lors des répétitions au festival de
San Remo, fin janvier 1966 mais aussi dans
l’émission “Les enregistrements de variétés”
du 16/04/66
Enregistrement de variété



La victoire de Nino se fête avec toute l”équipe au pub.
Ce pub est toujours là. C’est le Star & Eagle Hotel, à Goudhurst, Kent. On voit l’extérieur du pub, et l’église paroissiale
arrière-plan, quand Sarti, suivi de Louise, quitte le pub. Il est démoralisé par les événements récents et dégoûté de
l’absurdité du championnat.
Star & Eagle Hotel
Présentes à la fête de Nino, quelques célébrités : Françoise Hardy, Enzo Fiermonte, Eva Marie Saint, Graham Hill,
Yves Montand, Antonio Sabato ( bien sûr )  et, derrière Françoise Hardy, l’arme secrète de John Frankenheimer :
le journaliste et photographe Bernard Cahier.

Il effectue en 1952 pour le compte d'une publication américaine son premier reportage sur la Formule 1 à
l'occasion du Grand Prix d'Italie. À une époque où la Formule 1 est loin d'avoir le retentissement médiatique
qu'elle aura plus tard et où les suiveurs réguliers de la discipline sont assez rares, Bernard Cahier ne tarde pas à
sympathiser avec les grands noms de la discipline et devient lui-même une figure des paddocks. En plus de son
travail de photographe qui est salué par le plus grand nombre il devient un acteur des coulisses, à tel point que la
firme Goodyear en fera son consultant en relation publique.
Yves Montand, John Frankenheimer et Bernard Cahier
Françoise Hardy et Bernard Cahier à Monza
Dans “Grand Prix” Bernard
Cahier jouait son propre
personnage ce qui augmentait
le niveau de réalisme et
d’authenticité que Franken-
heimer recherchait.

Mais ce qui importait surtout
c’est qu’il aidait vraiment
Frankenheimer à réaliser
son film. Avec l’aide de
Cahier des pilotes comme
Dan Gurney, Phil Hill, Bruce
McLaren, Jack Brabham,
Mike Spence, Chris Amon,
Graham Hill, Lorenzo
Bandini, Richie Ginther et
Jochen Rindt ont signé pour
le film.  
Il était là quand des accords
semblables ont été négociés
avec l’équipe de Ferrari et
les organisateurs des grands
prix à  Monaco, Spa, Brands
Hatch et Monza.






Le troisième boulot de
Cahier consistait à réaliser
des photos publicitaires pour
Goodyear, commanditaire
principal du film.  
Le tournage de Grand Prix sera pour Françoise Hardy toujours lié à l’amitié qu’Yves Montand lui témoigne.
Photos prises le 13 juillet 1966
Auteur : Guy Breton
Françoise Hardy  et Brian Bedford
Elle va le féliciter et au moment où elle veut quitter le restaurant,
Peter vient saluer Françoise et lui suggère de se revoir.
Elle accepte, perdue d’avance, sa relation avec Jean -Marie Périer
n’étant plus ce qu’elle était. La rupture avec Jean-Marie suivra.
Jane Fonda et Peter McEnery
dans “La curée”.
Les chansons de Françoise , qui affirmait que sa vie n’est qu’un
long suicide, sont empreintes de spleen ( le mal-être, la condition
humaine, mélancholie liée à l’ennui,...) dont le contre-poison est
l’amour idéalisé.

En juillet 1966 son objet de désir prend donc les traits de Peter
McEnery. Françoise, parlant de l’affaire avec son bel Anglais, est
très discrète et ne prononcera jamais son nom.
EVA N° 40 3/10/66


Dans ce magazine on parle
de Françoise et son Peter.
A part un mauvais article
(qui grouille de fautes, p.e.
que les deux amants se sont
rencontrés au circuit de
Monza , etc...) il y a des
photos du couple.
Les photos son prises à
Brands Hatch lors du
tournage de “Grand Prix”.
Françoise rayonne.
Il était le charme, le mystère, l’ambiguïté personnifiés, maîtrisant au plus haut point - comment s’en
étonner ? - l’art de filer à l’anglaise. Sur le circuit de Brands-Hatch où, entre deux essais, quelques
illuminés munis d’un moteur dans le dos qui les élevait à dix mètres au-dessus du sol déclenchaient mon
hilarité, il arrivait à l’improviste et repartait de même. Comme à mon hôtel.
Brands Hatch : un instant volé
à un quotidien triste et solitaire:
Dans l’émission “Ardiview “ ( 2004)
de Thierry Ardisson on parle des
Jules de Françoise Hardy.

Elle parle de son bel Anglais et dit
que ce n’était qu’une aventure, mais
bien agréable, et qu’il n’était pas
question pour Peter d’avoir une
relation suivie.

Il était un peu embêté que Françoise
restait scotchée sur lui. Quand
Thierry suggère que la raison de son
aventure était Jean-Marie Périer,
qui était volage, elle tient à spécifier
que Jean-Marie est devenu volage
( en 1967 il était avec Marianne
Faithfull) après qu’elle l’était
devenue.
Après elle, Peter McEnery a eu Brigitte Bardot dans sa vie. Il y a très peu d’articles sur Françoise et Peter. Les
paparazzi nous dépannent.
Françoise est résolue à savourer jusqu’au bout les précieux instants que Peter lui accorde. C’est ce que reflète le
texte de la chanson “Je changerais d’avis”. Une Françoise qui , pour vivre son amour, est quitte à être quittée, ce
qui ne tardera pas.
La majorité des photos publiées n’ont
rien à voir avec le rôle , très transparant,
de Françoise.
ZANDVOORT

Le circuit de Zandvoort est un circuit automobile tracé entre les dunes près de la ville de Zandvoort à une
vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Amsterdam aux Pays-Bas.
C’est de nouveau Jack Brabham qui remporte la
victoire.

Avant le départ, “Gériatrique Jack” , qui a 40 ans,
portait une longue barbe postiche et un cric lui
servait de bâton de marche. Apparemment les
médias et de jeunes rivaux s’étaient moqués de son
âge.

Et que dire d’Yves Montand qui, à l’âge de 45 ans,
a dû prendre des cours de pilotage ? Frankenheimer,
demanda a tous les acteurs d’effectuer des cours de
pilotage afin de se familiariser avec le milieu.
James Garner était le plus doué.
Le cinémagazine de British Pathé a
consacré un petit reportage au Grand
Prix hollandais à Zandvoort.

On y voit e.a. Jack Brabham , Yves
Montand et Françoise Hardy. Elle est
en train de filmer la course du haut du
toit des stands.
De Telegraaf  Samedi 23 juli 1966
Françoise, star du circuit
Le cinéma passe avant le petit ami
De Telegraaf  Lundi 25 juillet 1966
La séquence tournée au circuit de Zandvoort , du 22 juillet jusqu’au 25 juillet 1966, était l’unique film 70mm tourné
aux Pays-Bas. Le directeur de production, l’hollandais Wim Lindner, faisait face à un équipage de cent personnes
et une dizaine de collaborateurs hollandais en plus. Dans les trois jours on avait dépensé un demi-million de florins.

Le 23 juillet une séquence avec Yves Montand et John Frankenheimer ( pas Françoise Hardy) était à l’ordre du
jour du journal télévisé du NTS. Finalement tout a été réduit à un enregistrement de 5 minutes, sans dialogue, avec
seulement Françoise Hardy reconnaissable à l'image, dans un montage écran partagé réalisé par Saul Bass.

Quand Françoise parle d’un close-up muet et superflu,  uniquement destiné à justifier l’envie de Frankenheimer
de la garder sous sa coupe, on ne va pas la contredire.
Le plus remarquable de Grand Prix reste les scènes de course et le générique de début donne le ton avec une
utilisation très judicieuse du split-screen (écran partagé) et des effets de mosaïque.
Split screen
Dire qu’on ne reconnaît que Françoise Hardy dans la séquence tournée à Zandvoort est un peu exagéré.
On voit aussi Jessica Walter et à Zandvoort John Frankenheimer utilise à nouveau les caméras
embarquées ( au milieu des dunes, l’impression de vitesse est bien là) ainsi que la division d’écran pour
bien séparer les différents protagonistes qui sont identifiables ( à part Scott Stoddard qui, suite à son
accident à Monaco, porte un masque ce qui permettait à Frankenheimer de le remplacer par le pilote
Phil Hill ). Les écrans en partage sont de Saul Bass .
Brian Bedford qui joue Scott Stoddard n’était même
pas capable de changer de vitesse, il se faisait donc
doubler pour les séquences en piste. Frankenheimer
le trouvait un acteur formidable. C’est Stoddard qui
gagne à Zandvoort. Quand le film se clôture à Monza,
bien sûr les 4 personnages principaux peuvent être
titrés.
Le personnage de Nino Barlini est inspiré
de Lorenzo Bandini qui se tuera lors du
Grand Prix de Monaco 1967.

Son pilotage devenait de plus en plus
irrégulier et approximatif. Sa 312 accrocha
les bottes de pailles à la chicane et se
retourna en explosant contre un lampadaire.
Elle s'enflamma aussitôt et il fut horrible-
ment brûlé. On a voulu extraire le
charismatique italien de sa F1... trop tard !
Carte postale: Bouwes Palace en 1966
L’hôtel Bouwes Palace, construit en 1965,
est de 70 mètres de haut . L’architecte est
Jan Wils.
Lorenzo Bandini et Françoise Hardy, après la course, à l’hôtel Bouwes Palace
à Zandvoort. Françoise écrit dans son autobiographie que, des pilotes, elle
sympathisait surtout avec Lorenzo Bandini.
HITPARADE  juillet 1966
FRANCE
ALLEMAGNE
Dann bist du verliebt
39ème place
Hit Bilanz
La maison où j'ai grandi
37ème place
Info Jukebox N° 233
Spécial 1966
“Frankenheimer, qui avait eu vent de mon coup de foudre, prétendit soudain avoir besoin de moi au circuit de Zandvoort
aux Pays-Bas. Je mis l’énergie du désespoir à le persuader du contraire, mais il fut intraitable et je partis à Zandvoort
pour un close-up muet et superflu, uniquement destiné à justifier son envie de me garder sous sa coupe”.
( Le désespoir des singes  p. 76-77 ).
On retrouve donc le 24 juillet Françoise Hardy, contre son gré, au circuit de Zandvoort où se déroule
le Grand Prix des Pays-Bas.
Françoise et John Frankenheimer
Quand Françoise est à Milan pour les prises de vue de
Monza , elle apprit que l’objet de ses tourments était
au festival de Venise et s’y rendit sur un coup de tête.
Elle ne le vit qu’une fois.
A partir du troisième trimestre de l’année 1966
Françoise sort souvent avec Jacques Dutronc et Jacques
Wolfsohn, aussi devenus célibataires.

Elle est encore désespérément amoureuse de Peter.
Un soir ( quand il est à Paris pour tourner avec Géraldine
Chaplin un film de Robert Hossein,“J’ai tué Raspoutine” ),
Peter entre chez Castel pour y percevoir Françoise et
les deux Jacques. Il rejoint leur table.
p. 91: “ Moi, j’aime Peter McEnery” par Sheila.

“ Qu’il est beau, et quel charme il a! J’ai découvert Peter,
comme tout le monde, dans le film “La Curée”. Mais je
m’étais promis de le rencontrer, un jour ou l’autre, en
chair et en os.
Grâce à M.A.T., j’ai réalisé ce rêve. Eh bien. Je suis encore
plus enthousiaste, si c’est possible.

Il est formidable, c’est le mot juste. On sent une grande
douceur en lui, un calme tranquille et rassurant. Et il est
tellement différent de tous ces garçons qui sont aussi sûrs
d’eux que si le monde leur appartenait. Lui, il parle à peine,
il ne fait pas de grands mouvements qui ne prouvent rien.
Sa voix et ses gestes sont mesurés. Je crois qu’il n’a pas
tellement confiance en lui et qu’il se méfie de ses réactions.
Il est sûrement très sentimental pour être aussi renfermé.
En fait, on a envie de l’apprivoiser pour qu’il soit moins
distant, moins étranger”.