Les danseuses du cabaret du Crazy Horse Saloon présentent
les maillots de bain de la dernière collection de Paco Rabanne,
sous la direction du recordman du monde de natation
Alain Gottvallès, à Paris le 22 avril 1966. Une des danseuses
porte le modèle rendu célèbre par Françoise Hardy.
« Pour son photographe et fiancé attitré, explique le magazine, Françoise est un sphinx, avec des tristesses et des caprices
imprévisibles. Alors, il l’a amenée en Égypte. » L’article précise aussi que l’armure en Rhodoïd n’est rien d’autre que
« l’extraordinaire maillot de bain conçu par Paco Rabanne. Prix : 450 francs ».
Françoise m’a précisé, avec son humour coutumier : « Il s’agit d’une minirobe. Un maillot de bain implique que le bas
soit fermé, ce qui n’était pas du tout le cas en l’occurrence. Vous ne mettez pas de slip avec un maillot de bain, mais avec
une minirobe, vous êtes bien obligée d’en porter un. »
Françoise se souvient très bien de ces vacances en Égypte . Après plusieurs jours dans un hôtel peu mirobolant des
bords de la mer rouge où les photos sont faites ils étaient allés au Caire où ils avaient passé une ou 2 nuits.
Jean-Marie avait réservé dans une péniche sur le Nil qui faisait office d’hôtel.
Début mai Françoise se trouve en Egypte où son “fiancé” et
mentor , le photographe Jean-Marie Périer l’avait emmenée
pour la photographier dans les six tenues les plus “in” de l’été.
Photos à publier dans le magazine “Elle” qui avoisine un
tirage d’un million d’exemplaires dans les sixties.
Jean-Marie adore agrandir l’écart entre “l’image” de Françoise
et sa vraie personnalité qui en est aux antipodes. On est loin des
débuts d’une Françoise, sage dans sa robe sobre et triste. Elle est
aujourd’hui le porte-drapeau de la mode futuriste en portant un
extra-ordinaire maillot de bain en Rhodoïd blanc, créé par
Paco Rabanne.
Une autre tenue remarquable est un blouson et jupe en jersey de Nylon argent. de Sonia Rykiel. Françoise Hardy en vamp.
Après cette escapade , qui ne demandait que de se prolonger, c’est le boulot qui attend Françoise.
Françoise Hardy ou l’art de s’asseoir en mini-jupe
Derrière Françoise on aperçoit l’actrice Christiane Minazzoli. Sous son
manteau Françoise porte la minijupe bleue foncée bordée de jaune.
Bain de soleil au pied de la piscine pour Françoise Hardy, sa minijupe à côté d’elle.
JDF N. 603 04/6/66 Des photos de Françoise Hardy à son hotel, accompagnée de l'acteur
Francois Perier, lors du Festival de Cannes mai 1966.
L’hôtel de Paris figure dans le film “Grand Prix” comme il héberge les pilotes ( et aussi en réalité les acteurs) et
parce qu’il se situe à un des endroits les plus privilégiés du trajet du Grand Prix de Monaco pour les spectateurs.
Il surplombe la montée du casino, la sortie du Tunnel du Loews et se situe juste à l'entrée de la place du Casino sur
laquelle il a une vue panoramique. Il bénéficie également d'une vue panoramique exceptionnelle sur au moins la
moitié de ce prestigieux Grand Prix de Formule 1 avec vue en hauteur sur l'ensemble du port de Monaco.
Voici quelques scènes du film qui sont tournées à l’hôtel de Paris. On ne verra pas Françoise Hardy puisqu’elle
apparaîtra plus tard dans le film quand elle fait la rencontre du jeune pilote sicilien Nino Barlini (joué par Antonio
Sabato) qui fête dans une discothèque la victoire de son équipe ( Ferrari ) au Grand Prix de Monaco.
C’est ici que le pilote Jean-Pierre Sarti ( Yves Montand) fait
la connaissance de la journaliste Louise Frederickson ( Eva
Saint Marie ). Graham Hill , un des vrais pilotes qui
figurent dans le film, félicite Sarti pour sa victoire.
Le casino de Monte-Carlo est situé en plein cœur de Monaco,
voisin de l'hôtel de Paris Monte-Carlo sur la place du Casino.
Avec Salvador Dali à l’hôtel Le Meurice à Paris
pour l’émission “Les 400 coups” du 6 avril 1967
Janvier 1967: L’ l’anniversaire de Françoise. Françoise et
Jacques ne sont pas encore “ensemble”.
Le 12 novembre 1966: Françoise et l’astrologue
Maria Maitan chez Enzo Trapani ( Chez vous ).
La tenue de Françoise sur cette carte de
lobby s’approche davantage du résultat
désiré. Elle porte une minijupe, une
casquette ... mais ce n’est pas encore la
combinaison voulue.
Une des photos qui a fait le tour de l’Europe.
Une autre photo populaire est celle qui a été prise lors du tournage de la première scène de Françoise. Il me
semble que celle-ci est une photo colorisée. En réalité elle porte un pull vert pomme et pas turquoise et les
cheveux de Françoise sont d’un brun moins foncé..
Cette scène a été tournée dans la
discothèque “La Siesta” au Cap d’
Antibes, au bord de la mer.
Cette boîte, en plein air, est la plus
connue du coin et héberge un bar
lounge, un restaurant, un casino et
une piscine.
La scène ouvre sur Nino Barlini ( joué par Antonio Sabato ) qui entre en moto au Siesta Club et roule le long
de la piscine. Dans le film ce beau sicilien est passé de pilote de moto cross à pilote de voiture.
Il a dû prendre la route du Bord de Mer, la route touristique de la Côte d'Azur qui longe la Méditerranée.
La distance entre Monaco et Antibes est de 40 kilomètres. Nino veut fêter la victoire de son coéquipier Jean-Pierre
Sarti ( Yves Montand) au Grand Prix de Monaco.
La jeune fille (Lisa) l’intrigue.
Nino lui enlève sa casquette et
ses longs cheveux châtain clair
tombent sur ses épaules.
Elle reste impassible et le toise
d’un regard difficle à lire.
Ce qui suit est la réplique la plus mémorable
de la carrière cinématographique de Françoise.
Françoise ne répond pas mais son regard en dit long sur ce qu’elle sait faire.
On reverra ce pull vert pomme dans l’émission“Les Vénusiennes”.
Françoise le porte sous un boléro en cuir noir articulé, sortant de la
collection de septembre’66 de Paco Rabanne. Elle chante “La maison où
j’ai grandi”.
John Frankenheimer tenait à avoir toujours Françoise sous la
main. Françoise trouvait qu’il était “un homme extraordinaire-
ment séduisant, hélas toujours flanqué d’une épouse qui était
une caricature d’Américaine” ( l’actrice Evans Evans qui avait
un tout petit rôle dans “Grand Prix” comme Mrs. Randoplh).
Grâce au magazine “DIEZ MINUTAS” on sait que ces photos sont aussi prises à la piscina “La Sieste”
situada entre Cannes y Nizza (au Cap d'Antibes).
Françoise joue bien le jeu mais je pense qu’au début du
tournage les deux jeunes s’entendaient bien et s’amusaient
à se taquiner. Et elle n’avait pas encore rencontré son acteur
anglais. Bien vite Françoise réalisera à quel point Antonio
Sabato est caractériel.
Et Jean-Marie Périer ? L’article nous apprend qu’il se
trouve au Danemark. Mai 1966, Jean-Marie offre à Sheila
l'occasion de sortir pour la première fois de l'hexagone
( hormis quelques TV et scènes en Belgique ou en Suisse),
pour un merveilleux voyage dans un superbe pays nordique,
en compagnie de sa soeur Anne-Marie Périer dont Sheila
était très proche. Les photos sont parues dans le SLC de juin.
Un beau coup monté
par la publicité pour
le lancement du film
Dans la générique de fin du film il y a une courte séquence avec Lisa qui demande à Nino : “ T’arrive-t-il d’avoir peur ?”.
Ils sont habillés de la même façon que dans le dancing à Antibes
Mais le couple se trouve à
Bellagio, une commune à
la jonction des deux
branches du lac de Côme,
dans la Lombardie en
Italie, à 423 km d’Antibes.
En arrière-plan on
distingue nettement
la villa Melzi, un
palais de style
néo-classique du
XIX siècle
“Françoise geht zum Film. Sie schloß einen Vertrag mit einer amerikanischen Filmgesellschaft für drei Film ab.
Erster Drehtermin : Anfang Mai in Paris. Partner: Moniva Vitti und Yves Montand. Titel: “Grand Prix”
On n’y est pas encore. On continue à mentionner l’actrice Monica Vitti (avec qui Françoise avait joué en 1963
dans “Château en Suède” de Roger Vadim d’après un roman de Françoise Sagan). Mais c’est correct que
Françoise a signé pour tourner un (et pas trois) film américain qui aura comme titre “Grand Prix” et qu’l'un des
rôles principaux est joué par Yves Montand. Pas un mot sur le réalisateur.
Dans ce petit article italien la même info est reprise. Monica Vitti est toujours en lice mais on a ajouté que le film
sera produit par le grand Metro Goldwyn Mayer et que le réalisateur est John Frankenheimer. Les fans
commencent à comprendre que “Grand Prix” ne sera pas un deuxième “Une balle au coeur”, le précédent film de
Françoise, raté e.a. par un manque de moyens.
Peut-être que les actrices italiennes Monica Vitti et Elsa Martinelli ont été sollicitées et que finalement, pour
financer le projet, Frankenheimer a du engager des actrices américaines comme Jessica Walter et Eva Marie Saint.
Heureusement que Frankenheimer n’a pas laissé tomber sa mascotte Françoise Hardy, qui a toujours affirmé
(à juste titre) qu’elle n’est pas une actrice. Incapable de feindre des sentiments sur commande.
FH: “ Le désespoir des singes” p. 72. Frankenheimer a engagé Françoise Hardy à vue, sans la connaître.
“ Le réalisateur américain John Frankenheimer me croisa à l’entrée d’une discothèque londonienne au moment
où j’en sortirais et, croyant voir en moi l’un des personnages du film qu’il préparait sur les grands prix de Formule
1, il chercha à savoir qui j’étais. Gérard Lebovici, un imprésario célèbre qui allait bientôt créer Artmedia, la plus
grande agence française de cinéma, fut contacté à mon sujet. Comprenant que Frankenheimer tenait absolument
à m’avoir dans son film, il demanda le maximum et l’obtint. Policée comme je l’étais, il ne me restait plus qu’à
suivre le mouvement”.
Bravo N. 22 23/05/66 : Le magazine allemand pour jeunes, Bravo, met les fans allemands au courant du projet de
Françoise. Quand elle s’engage pour “Grand Prix”, qui prendra 5 mois, elle est au sommet de sa gloire en Allemagne.
En mars elle avait entamé une grande (et unique) tournée dans les principales villes de l’Allemagne. En plus , pour
les lecteurs de Bravo elle est la chanteuse la plus populaire après Manuela. Ca lui vaut le “Silberner Otto”
Bravo se demande où Françoise est passée.
Elle tourne dans “Grand Prix” avec Yves
Montand et James Garner. Elle joue une
jeune fille française qui tombe amoureuse
d’un des quatre pilotes. Elle n’a pas grand-
chose à faire et ça lui convient.
C’est donc à un moment “délicat” que
Françoise arrête momentanément la scène.
Vogue ne va lâcher le marché allemand
pour autant et sort l’album “ Françoise
Hardy in Deutschland” qui reprend
les chansons de la tournée
On sort aussi un 45t “Dann bist du
verliebt/Ein Fenster wird hell” suivi
par la pression allemande de son tube
“La maison où j’ai grandi” mais
Françoise n’est pas là pour défendre
ces chansons. Ni en tournée, ni à la télé.
Françoise s’est produite à “Meine
Melodie” pour chanter “Dann bist
du verliebt”.
L’émission, diffusée le 5 juillet ‘67,
a été enregistrée fin février 67, juste
après les trois semaines au cabaret
du Savoy mais bien après la sortie
du disque. Il faudra attendre 1968
pour voir Françoise qui chante
la face B du disque “ Ein Fenster
wird hell” à la télé. ( “Gilbert
Bécaud Show” et le téléfilm
“Françoise et Udo” ).
Bien sûr la presse écrite peut combler
des lacunes mais en raison d’un contrat
de John Sturges avec le Nürburgring, le
Grand Prix d’Allemagne n’est pas filmé
par Frankenheimer.
“La maison où j’ai grandi” deviendra
une des chansons les plus marquantes
de la carrière de Françoise Hardy.
Elle est classée en tête du hitparade
français en mai 1966. Cette chanson
s’est imposée sans trop de support
visuel de Françoise Hardy qui, en
mai 1966, se bronzait au soleil
monégasque.
Tandis que le Monaco, la France, les Pays-Bas, la Belgqiue, le Royaume-Uni et surtout l’Italie ont accueilli
Françoise Hardy lors du tournage de “Grand Prix” les fans allemands restent sur leur faim . Loin des yeux, loin du
coeur. A peine deux années se sont écoulées en 1968 et on trouve à peine un article sur Françoise Hardy dans Bravo.
“Grand Prix”a peut-être ouvert les portes au marché américain, brèvement, mais d’autres se sont peut-être fermées,
pour longtemps.
Enfin, une première photo directement relative
au tournage de “Grand Prix”. Elle est prise le
10 mai dans les Victorine Film Studios à Nice.
Je crois qu’il s’agit d’un essayage pour la
première scène de Françoise Hardy , tournée
dans une discothèque au Cap d’Antibes, à 20 km
de Nice. Aucun de ces vêtements ne sera retenu
pour le film mais on reverra le drôle de chapeau
dans d’autres circonstances.
Magazine hollandais “Katholieke Illustratie N° 21, 21 Mai 1966