1  avril =  Le Mans           A.B.C.
2  avril =  Brest                Cinévox
3  avril =  Saint Brieuc     Royal
4  avril =  Lorient             Royal
5  avril =  Nantes             Apollo
6  avril =  Limoges          Grand-Théâtre
7  avril =  Châteauroux   Salle Jean-Racine
8  avril =  Aurillac           Palace
9  avril =  Decazeville      Family  
10 avril = Périgueux       Théâtre Municipal
La Discographie Française du 1 mars 1963 a publié l’itinéraire de
la tournée “Gala des étoiles” qui comprend des dates en avril.
Lorient (cinéma Le Royal) 4 avril 1963
ELLE N° 904  avril 1963
Jusque dans les années 1970, les grands noms du music-hall se succèdent sur la scène de l’Apollo.
Maurice Chevalier, Mistinguett, Eh Piaf, Fernandel, Yves Montand, et tant d’autres vedettes ont
foulé les planches de l’Apollo.

Michel Bourdais s'est confié à Jérôme sur le forum mon-amie-hardy-rose.
La tournée passe par Nantes à l'Apollo le 5 avril.
Françoise rencontre Michel Bourdais, jeune
dessinateur récemment découvert par
Charles Aznavour lors de son tour de chant à
l'Apollo. Le dessinateur réalise le tout
pemier portrait de Françoise qui artistiquement
séduite, en fait l'acquisition.
( Richard Anthony  Quand on choisit la liberté p. 114-115).
Lors de nos échanges, Michel Bourdais m'a indiqué : "Ma période « Salut Les Copains » n’est  effectivement qu’une quantité de
bons souvenirs. En ce qui concerne Françoise Hardy,  j’ai eu la  grande satisfaction de dessiner son portrait. Comme beaucoup
d’autres artistes d’ailleurs."

Tout comme vous tous, j'aurais bien aimé pouvoir admirer ce dessin mais cela risque d'être mission impossible, hélas.

Michel Bourdais précise en effet : "Malheureusement, je n’ai pas de photos de tous les dessins que j’ai pu faire. C’est le cas pour
le portrait que j’ai fait de Françoise Hardy. Elle me l’a acheté en 1963. C'est donc elle qui le possède. Connaissant son tempérament,
elle n’est pas du genre à en faire étalage et à le divulguer sur internet !!! Il sera donc bien difficile de le voir."

Il ajoute une anecdote amusante : "Lorsque j’ai dessiné son portrait elle lisait un roman : « Le promontoire » de l’écrivain Henri
Thomas. Ce livre, sorti peu de temps auparavant, avait obtenu le Prix Femina. Elle me dit, à l’époque, trouver ce livre déroutant et
me précisa qu’il ne la passionnait pas beaucoup. Les thèmes abordés n’étaient pas vraiment ceux de la jeunesse des années soixante !
C'est sans doute la raison. Peut-être qu’aujourd’hui, l’âge aidant,  elle n’aurait pas le même avis.
Autre anecdote : elle adorait les crêpes à la confiture ! Et là, elle se régalait !
Tout cela n’a pas beaucoup d’importance mais ce sont des souvenirs."

Michel Bourdais conclut avec enthousiasme et nostalgie : "Lorsque j’ai débuté au magazine Salut Les Copains, j’habitais dans le
neuvième arrondissement de Paris, rue Choron exactement.
Françoise habitait chez sa mère rue d’Aumale. Ce n’était pas loin du tout. Je suis d’ailleurs allé chez elle. Elle a déménagé peu de
temps après, mais est restée à proximité.
Beaucoup d’artistes habitaient le quartier. Johnny Hallyday rue de la Tour des Dames, Jacques Dutronc habitait rue de Provence…
Le Golf Drouot n’était pas loin du tout. C’était super sympa."
Le 3 avril Françoise propose “La fille avec toi” à “L”Europe en chantant”, une émission scénarisée (3 épisodes) autour des aventures
d’Antoine Cornille (joué par Bernard Woringer) qui a été mise en scène et réalisée par François Chatel.
Françoise sur la couverture de ce
magazine belge à cause de l’émission
“L’Europe en chantant” diffusée sur la
télé wallonne.
Gazet van Antwerpen 03/04/63
Critique de Jacques Siclier intitulé "L'Europe en chantant" paru dans Le Monde du 5 avril 1963 : Constatons les progrès très nets de
cette émission qui prend la tournure d'un film à épisodes. La partie variétés était cette fois habilement intégrée à l'intrigue,...
05/04/1963
Age tendre et tête de bois  13 avril 1963  
Les lionceaux
Françoise Hardy rejoint Albert Raisner et Peter Kraus. Elle sert d'interprète à Peter Kraus à qui le public féminin pose qqs questions.
Peter chante un pot pourri de chansons composé de "Mack the knife" en anglais, "Sweetie" en allemand et "C'est si bon" en français.
La présence de Peter Kraus permet de révéler au public français ce qui est ni plus ni moins la toute première prestation télé de Françoise
Hardy en tant qu’artiste professionnelle. Avant cela, elle n’était apparue que comme “jeune apprentie” du Petit Conservatoire de Mireille.
Il s’agit de la chanson “Oh oh chéri” dans l’émission “Herlicht Ihr Peter Kraus” enregistrée fin septembre 1962 quand Françoise n’était
qu’une débutante inconnue. Au moment de la diffusion de l’émission, le 7 novembre, Françoise est déjà propulsée vers la gloire.
Cet épisode est relaté dans la "fausse" autobiographie de Françoise parue en 1964 sous le titre
"Je chante donc je suis". On aurait tort de négliger ce petit ouvrage car même s’il prend beaucoup de libertés
avec la réalité, il contient de nombreux éléments factuels (certes romancés) sur les touts débuts de carrière.
N'oublions pas qu'à l’époque Vogue ne croit absolument pas en "Tous les garçons et les filles" et souhaite plutôt
pousser "Oh oh chéri", titre interprété par Françoise dans l’émission. (Instagram Romain Pontaud).
Nueva Rioja    14/04/63
À l’heure actuelle “Toue les garçons et les filles” est le single le plus vendu en Espagne. La chanson occupe la première place à la fois
dans la liste des vendeurs et dans le classement de popularité des lecteurs Il y a aussi un sondage de popularité des chanteurs:
1. Elvis Presley / 2. Paul Anka / 3. Françoise Hardy / 4. Duo Dinamico / 5. Johnny Hallyday / 6. Cliff Richard etc... Françoise est la seule
chanteuse dans le top 15.
Cet EP est sorti avec deux listes de chansons différentes :
« Il est tout pour moi » sur la version 1, remplacée par
« Oh oh cheri » sur la version 2.
La pochette montre les titres en espagnol, mais les pistes
sont l’enregistrement original français.
Fillette N° 873, 11 Avril 1963
Capri N° 88, 3 avril 1963 article sur Nougaro
Claude et Françoise n’étaient pas vraiment amis, elle l’admirait énormément et a été l’amie de sa première femme Sylvie
qu’il rendait très malheureuse et qui l’a quitté finalement avec Cécile pour Catherine Lara. C’est ainsi que Françoise est
devenue très amie avec Catherine. Françoise avait emmené une fois Cécile encore très petite en Corse.
Françoise Hardy et Cécile Nougaro (1965)
Nous les garçons et les filles N° 1 mai 1963
La Discographie française  N° 135  15/04/63
Dossier sur Françoise Hardy à Rome : https://erikdoorme.be/Rome
Fotogramas  05/04/63
Avril 1963 (1)
Les copains
Qu’est-ce que  pour vous que les copains?

Actuellement il y a tous les gens qui m’écrivent, enfin
il y en a beaucoup en ce moment et je peux
malheureusement pas  leur répondre. Je m’en
excuse d’ailleurs. Et puis alors évidemment  il y a
les gens du métier que je connais et avec qui j’ai
sympathisé.

Et vous pensez que tous les gens qui vous écrivent
sont des copains ?

Ah forcément.

Est-ce que vous avez toujours discerné les vrais copains
de ceux qui vous aiment pour votre succès ?

Oh je pense que je sais mais on peut toujours se tromper.
Les  anciens
Est-ce que vous avez le temps d’écouter les anciens.
enfin ce que j’appelle “anciens” ce sont les grands
chanteurs de l’époque ou plutôt de la génération
précédant la votre...?  Je pense à Aznavour, Brel, Bécaud,
Brassens.

Oui moi j’aime beaucoup justement ces noms que vous
venez de citer Aznavour, Brel, Brassens, Bécaud.

Quelles sont les chansons que vous n’aimez pas parce
que je pense que vous n’aimez pas toutes les chansons

Je n’aime pas toutes leurs chansons parce qu’on ne peut
jamais aimer toutes les chansons de quelqu’un, je trouve
que c’est impossible.

Non bien sûr mais par exemple chez Brel.

Chez Brel il y en a que je déteste  c’est “Quand maman
reviendra,  je pense que ça s’appelle comme ça. Les bigotes,
la parlote ... je n’aime pas du tout.

Et celles que vous aimez ?

Alors oui il y en a Le plat pays, c’est celle que je préfère
d’ailleurs. Ne me quitte pas. On se retrouve seul
... beaucoup de chansons.

Chez  Brassens  ?

Chez Brassens, là vraiment j’aime bien, je crois qu’il
n’y a pas de chanson, je vois pas, je ne peux pas vous
citer une chanson que je n’aime pas.

Que vous n’aimiez pas.
Le succès
Françoise Hardy qu’est-ce qui vous paraît le plus corrosif
dans votre situation, de la gloire ou de l’argent ?

Comment ça ?

Je veux dire que ...il y a des gens qui deviennent
insupportables parce qu’ils ont du succès ou parce
qu’ils deviennent très riches.

Oui c’est-à-dire que le succès c’est ennuyeux, enfin ce n’est
pas ce  que je veux dire mais ... les gens vous jugent
différemment quand vous avez du succès parce que si vous
avez du succès et si vous avez un mouvement d’humeur
les gens pensent que vous avez un mouvement d’humeur
parce que vous avez du succès et que ça vous permet
d’avoir des mouvements d’humeur alors qu’en fait
on en a tout le temps des mouvements d’humeur.

Eh bien voilà une bonne justification.
Le prix Charles Gros
Vous venez d’obtenir une grande distinction qui est
le prix de l’académie Charles Gros pour votre 33 tours.
Vous savez que cette distinction vous a été décernée
par une académie composée de personnes très savantes
et très respectables. Qu’est-ce que vous pensez de ce
prix ?

Forcément ça me fait plaisir mais ça m’aurait fait bien
plus plaisir si je l’avais reçu un peu plus tard pour un
disque mieux fait que celui que j’ai enregistré.
La fille avec toi
La mise en scène avec le parapluie nous rappelle de nouveau la pochette du premier album de Françoise sur laquelle
figure “La fille avec toi”, chanson que Françoise a proposée  lors de sa  première télévision, le Petit Conservatoire de la
Chanson, émission présentée par Mireille, du 6 février 1962.
Le Petit Conservatoire de la Chanson 6/2/62
Françoise Hardy cette mélancolie dans vos yeux et dans
vos chansons c’est sans doute l’expression de votre
âge, de votre tempérament. Est-ce-que vous pensez
que c’est aussi l’expression chantée d’une époque
ou tout au moins d’une génération ?

Moi je pense alors que les gens de ma génération ont,
il y aura toutes les époques, des moments de cafard et
des moments de joie et puis on aime les retrouver dans des
chansons ou bien dans des poèmes, vous savez
Il fit un temps où Johnny Hallyday se roulait par terre
et puis il s’est relevé. La mode avait changé. Vous, vous
avez réussi à séduire un très vaste public du premier
coup en étant tout simplement vous-même. Si la mode
changeait, et elle changera, est-ce que vous changeriez
pour continuer à plaire.

Non, enfin, je ne sais pas, on ne peut pas dire ça, je pense
que je vais évoluer,  j’espère que je vais évoluer bien et puis
que ça ne m’obligera pas, par conséquent, à suivre la
mode.

Autement dit vous pensez que vous avez suffisamment de
personnalité.

Je ne pense pas, j’espère que j’en aurai
On m’a dit que le gros de la troupe de vos admirateurs
se recrutait parmi les lycéens. Est-ce que c’est vrai ?

Je pense que j’ai surtout une clientèle de jeunes filles
parce que je reçois beaucoup de lettres de jeunes filles, de
seize ans à peu près.

Vous pensez que ce que vous chantez correspond à ce
qu’elles aiment entendre, à ce que ressentent les jeunes
filles de votre âge.

Je le pense parce qu’en fait  je chante des chansons de
filles quoi, c’est normal. Enfin un garçon ne pourrait pas
chanter mes chansons, la plupart de mes chansons,
c’est peut-être pour ça.
Le pouvoir
La clientèle de Françoise
La  personnalité
L’expression d’une génération
Le premier Discorama de Françoise Hardy, diffusé le 21 avril 1963 fut enregistré le 27 mars 1963. L’émission
démarre avec la chanson “L’amour s’en va” qu’elle venait de présenter au Concours de l’Eurovision le  23 mars.
Puis Françoise est interviewée par Denise Glaser et l’émission se termine sur la chanson “La fille avec toi”
On ne souffle mot sur le concours de l’Eurovision dont le résultat de Françoise (5e place) était plutôt décevant
et la première image reprend la pochette du premier album de Françoise qui a connu un succès sans précédent.
L’amour s’en va
L’immobilité
Nantes (cinéma Apollo)  5 avril 1963
Châteauroux  (salle Jean Racine)
7 avril 1963
Avant le concert programmé dans le cadre d’une tournée
sobrement intitulée « Gala des étoiles », Pierre Josse,
journaliste à La Nouvelle République, l’a longuement
interviewée. Un entretien paru dans la NR du 10 avril 1963.
« Nous l’avons trouvée dans sa loge, avant de passer en
scène. Encore plus mince dans un fourreau de soie noire,
elle paraissait presque fragile. Calme, détendue, elle
lisait Le Parc, de Philippe Solers », note le journaliste.

« Quand je sens le public vibrer avec moi, alors c’est
gagné » La chanteuse raconte sa vie en tournée :
« La journée m’appartient, et le soir seulement, je suis
au public. » Une bouffée d’air, « à Paris, c’est impossible.
Je suis assaillie de coups de téléphone, de visites, de
lettres,c’est à devenir folle ! Et pourtant, c’est
sympathique ! »
L’interview s’achève, Pierre Josse est subjugué : « Et avec son charmant sourire, Françoise Hardy nous quitte pour
entrer en scène. Quelques instants plus tard, 1.800 spectateurs l’applaudissent à tout rompre. »