Mars 1964(1)   
Après sa première escapade en Angleterre avec Tony Hatch et Bob Leaper pour son premier EP en anglais
(Catch a falling star, Find me a boy, Only friends, I wish It were me) j’ai cru qu’elle n’avait enregistré qu’aux Studios
Pye à Londres dans les années 64-66. C’est ce qu’on peut lire sur Internet mais j’ai de sérieux doutes à ce sujet.
D’abord rien dans la presse mentionne un passage de Françoise à Londres pour le mois de mars 1964. (les photos que
Jean-Marie Périer aurait prises de Françoise à Londres en mars 1964 remontent à janvier 1964.).
Puis Mickey Baker, une fois installé en France, travaillait avec des artistes français qui n’enregistraient pas
à Londres, lui non plus d’ailleurs.  Le 45t  “Pourtant tu m’aimes / Jaloux” sort chez Pye seulement le 18 septembre
1964, bien après l’édition française de Vogue. Probablement EP a été réalisé au studio Blanqui.

Bien que j’aie dû apporter quelques améliorations, j’attache plus d’importance à cette déclaration de  Cargo Records.

Hardy’s first two French EPs of the year, from which just “Pourtant Tu M’aimes” appears on the album” Mon Amie La
Rose” were largely recorded on home soil with Paris-based arranger Mickey Baker. After the second, Françoise changed
tack, abandoned French studios and arrangers, and headed to London’s Pye Studios. She would not record again in
France until 1967, instead employing a series of British producers and musicians that even included then-studio
guitarist Jimmy Page.

“It was very difficult for me to convince my record company to go to London for the production because my artistic
director was having lots of success with very bad arrangements,” she says dryly. “Since they were having success
with bad arrangements, they could continue like that.”
Pression espagnole                                                                   Pression portugaise
Françoise qui à la sortie de ce disque
était enthousiaste (à part “C’est la
première fois”) à propos du son
moderne et américain de ce disque
ne commente guère sa collaboration
avec Mickey Baker. Elle a tendance à
dénigrer les enregistrements réalisés
dans la période avant-Blackwell.
(1962- mi 1965).

“M. Baker,  je n’ai pas apprécié son
travail pour moi. C’est tout ce dont je
me souviens” (e-mail 25/04/22).
Mickey Baker avait aussi proposé à Françoise Hardy une orchestration plus rapide et plus « tango » pour Mon amie la rose
mais finalement Françoise a retenu l’orchestration de Charles Blackwell, plus lente et plus apte à souligner le lyrisme des
paroles. Les deux versions ont été enregistrées mais la version orchestrée par Mickey Baker n'a pas été commercialisée.
(Blog “Mon amie la rose”).
La chanson “Jaloux“ (face B du 45t “Pourtant tu m’aimes”) est une
ballade touchante de la main de Françoise et était une raison pour la
presse de parler du caractère jaloux de son interprète.
Pression danoise                                             Pression hollandaise
Mickey Baker était un guitariste
spécialisé dans le blues. Début des
années 60,  fuyant le racisme, il s’établit
à Paris. In contribue en 1962 au lance-
ment du chanteur Français Billy Bridge,
puis à celui de Michel Laurent. Il travaille
avec de nombreux autres artistes français
comme Colette Magny, Ronnie Bird,
Françoise Hardy ou Sylvie Vartan.
Pour la chanteuse Chantal Goya il fait les
arrangements et produit les disques pour
la firme RCA entre 1964 et 1967.
Le titre-phare c’est bien sur le phénoménal
“Pourtant tu m’aimes”, dont le rythme latin et les
percussions rappellent les productions “ Wall of Sound”
de Phil Spector et qui est une adaptation de
“I still love him” ( Johnny Cole/Jimmy Cross) du groupe
américain de filles “The Joys”, disque sorti en
février 1964.
Texte français : Françoise Hardy
Françoise enregistrera la chanson aussi en allemand sous
le titre  “Ich bin nun mal ein Mädchen”
“C’est la première fois “ est l’adaptation
de “Your tender look” (Musique Peter Oakman /
Paroles : John Beveridge) interprété par le groupe
anglais “Joe Brown and The Bruvvers”(août 1962)
Texte français : Françoise Hardy
Sa version, réalisée dans un registre trop bas
selon elle, n’a jamais plu à Françoise .
Aussi début mars 1964 Françoise Hardy enregistre un premier EP dont 3 des 4 chansons sont orchestrées par Mickey
Baker et son orchestre. “On se quitte toujours” (Musique : Jean-Pierre Bourtayre  Paroles : André Salvet ) est un reliquat
des  derniers enregistrements exécutés en France sous la direction de Marcel Hendrix. Depuis  lors Marcel n'orchestrait
plus les disques de Françoise mais il a continué encore à l'accompagner en tournée jusqu’en 1965. Puis elle est passée à
Jean-Pierre Sabar.
L’émission “Rendez-vous avec ... Françoise Hardy”, présentée par Jacqueline Joubert, était déjà prévue pour mercredi
5 décembre mais a été reportée au 5 mars. J’ai l’impression que la première séquence, Françoise chantant
“Catch a falling star” (chanson enregistrée à Londres début janvier 1964) avec une coupe de cheveux nettement
différente de celle qu’on voit dans le reste de l’émission, a été ajoutée par après.
Radio Tv - Je vois tout   05/12/63
Nouvelle revue de Lausanne  05/03/64
Pour tous (Suisse) 03/03/64
Feuille d’avis de Lausanne 05/03/64
Pour plus d’informations sur cette émission,
déjà enregistrée en novembre 1963, je vous
renvoie à ce lien ci-dessus.

https://erikdoorme.be/rendezvous
The Sydney Morning Herald (Australia)  8 mars 1964
9 mars : Françoise Hardy goûte la plus grande omelette du monde : le Salon de l’Agriculture a ouvert ses portes ce matin
à Paris. L’un des premiers événements à s’y dérouler a été la confection de la plus grande omelette du monde par le chef
cuisinier Alexis Thomas qui a utilisé 250 œufs de la ville de Bourgen Bresse. Françoise Hardy  qui a casse les prmeiers
Oeufs a reçu l’omellette après qu’elle ait été terminée et a trouvé l’omelette très à son goût.
Tele Radio N° 331  27/04/1964
Rhône Alpes Actualités  10/03/64
Françoise Hardy , photographiée chez elle , Paris 09/03/64
“Ce qui est ennuyeux avec Françoise, c’est qu’elle ne sait pas mentir”
Aux répétitions du concours de l’Eurovision elle semblait détachée de ce qui se passait autour d’elle, on dirait
une écolière qui s’y trouvait contre son gré. Désintéressée, contrariée parce qu’il y avait toujours quelque chose
qui n’était pas à son goût (le ciel étoilé du décor, l’orchestre,...).

Nous l’avons rencontrée plus souvent depuis, mais notre opinion à son sujet reste inchangée. Françoise est
Françoise est maladroite, timide, parfois hostile et ignore tout des relations publiques. Est-ce une pose ? Une façon
de se démarquer ? Certainement pas car l’honnêteté est la qualité primordiale de cette adolescente grincheuse qui
ne se soucie pas de sa publicité. Elle est convaincue que le succès ne durera pas et elle est d’accord avec ce que
les critiques de son affirmation : qu’elle ne sait pas chanter et qu’elle n’a pas de voix. Elle n’est pas entreprenante,
très réaliste et ne cherche pas plus loin que le moment précis. Lorsque sa carrière de chanteuse touche à sa fin,
elle veut composer pour les autres.

Si Françoise est si souvent envahie par l’ennui, c’est peut-être parce que les managers ont tant de mal à accepter
qu’elle n’a pas besoin d’être une star. Elle cherche simplement à mener sa propre vie. Le problème avec Françoise
c’est qu’elle ne sait pas mentir entraînant parfois des bêtises. Au fur et à mesure qu’elle mûrira, elle se rendra compte
que la vérité et la franchise ont peu de valeur dans la publicité. Après tout dans le monde de la chanson légère,  il y en a
plusieurs sans voix mais avec du succès. Est-ce vraiment nécessaire d’analyser ce succès et prendre tout ça
trop au sérieux ?

On voit ses pseudo-allures Gréco comme une expression de son insécurité. Dans sa prédilection pour le noir, vous
ne devriez pas chercher un fonds existentialiste. C’est la couleur qui lui convient le mieux. Il y a des vedettes
plus grandes et plus aimables que Françoise Hardy mais pas plus honnêtes.
On dit que Françoise n’a pas de voix. Mais il y a quelque chose de fascinant dans ses chansons
et sa récitation, à laquelle peu de gens semblent insensibles.
Gazet van Antwerpen  07/03/64
Françoise en a fait
son spectacle
UNE FILLE COMME TANT D’AUTRES
La deuxième partie - et puis c’était après onze heures -
a commencé par le groupe Cotton City Jazz de Rudi
Balliu. Cet orchestre de la Nouvelle-Orléans vient de
commencer sa propre série d’émissions à la BRT et
nous y reviendrons plus tard.

Ce qui a suivi a été quelque chose de très spécial.
Nous nous étions déjà demandé comment la petite
voix de Françoise Hardy  se tirerait d’affaire.
Eh bien ça sonnait comme sur les disques.
Nous doutons qu’elle soit une fille comme tant d’autres. Elle n’est pas non plus Gréco malgré une certaine ressemblance.
Et tout ce qu’elle porte ou la façon dont elle se déplace sur scène :  méditant, argumentant, twistant ... cela doit toujours
laisser une impression distinguée. Vraiment s’il y a une idole adolescente qui nous passionne, c’est bien cette remarquable
jeune Françoise.
13 Mars  Nacht van Antwerpen ( La nuit d’Anvers)
La lecture peut être mentionnée comme son passe-temps principal. Pas des romans bon  marché. Dans un magazine
pour adolescents français, elle discute de ces livres pour nous initier à la langue de Jean-Paul Sartre, Alain Fournier,
James Baldwin et Tolstoï.
Le 17 mars *, Françoise et ses musiciens font escale en Espagne où plusieurs galas sont prévus pendant les huit
jours de le fête populaire de Las Fallas à Valencia. Mais le séjour tourne court à cause d’un incendie qui aurait
pu virer au drame. “On a joué le premier soir et le lendemain il y a eu le feu, raconte le bassiste Ermes Alesi.
Le spectacle avait lieu sous une sorte de chapiteau, décoré à l’intérieur de tissus colorés, et il a suffi de quelques
pétards tirés pour que la toile s’enflamme et que le feu se propage. Heureusement que nous n’étions pas en train
de répéter à ce moment-là ! Tous les instruments ont brûlé, j’ai juste retrouvé un cache-corde de ma guitare Fender.
( Frédéric Quinonero  Françoise Hardy  Un long chant d’amour  p.98 ).

* Quinonero parle du 12 mars mais c’est  pas correct et en tout  seulement deux galas étaient prévus.
Cet article paru sur le Blog “Françoise Hardy una historia de amor” mentionne deux galas dont seulement le premier
a eu lieu à cause d’une fusée lancée qui a mis le feu à un des entoldados ( une construction dont les murs ou le
plafond sont couverts avec des tapisseries, des tissus ou des tentures).
Valence “Las Fallas”
16 mars 1964.
Françoise chante au
Parador “So Nelo”
JDF N° 490  4/4/64
Valencia : Las Fallas
Les musiciens : les guitaristes Jackie Giraudot et  Bernard Ferraro, Marcel Hendrix au piano et Serge Biondi à la batterie.
Il y avait aussi le bassiste Ermes Alesi mais on ne le voit pas sur les photos puisque c’est lui qui les a prises. Françoise
trouve qu’elle était mal accompagnée.
L’entrée du Parador “So Nelo”
Parador So Nelo en la calle San Vicente. Destruido por un incendio en 1964.
Le lendemain ... les dégâts
Le parador “ So Nelo”qui avait pris feu en 1964 ne s’est
relevé qu’en 1970.
LAS PROVINCIAS, VALENCIA, FALLAS 1964, 19 DE MARZO
El mito erotico francés !
C’était une coïncidence que Françoise Hardy et Sylvie Vartan se trouvaient le même jour ( 18 mars 1964) à Valence
durant “Las Fallas”. Les copines sont photographiées par Jean-Marie Périer. Peut-être elles se sont rendues sur les
lieux du sinistre.
Françoise se rappelle surtout l’affreuse affiche, une copie malheureuse d’une fort belle
photo qui a servi à réaliser des pochettes de ses disques “espagnols”. Elle se souvient
aussi que sur le lieu des spectacles, son nom avait été écrit  Hardi (e-mail).
Au-dessus de la tête de Françoise
on voit un fanion dans les couleurs
du drapeau de la ville de Valence.
Françoise portera la même robe bleue lors de son voyage à Venise et des photos prises par Jean-Périer serviront pour les
deux derniers EP de 1964.
Corriere dei Piccoli  22/03/1964
Corriere della sera   
Lunedi 23 marzo 1964
La Stampa 20.03.1964
Un avion en provenance de Barcelone a atterri à l’aéroport Linate de Milan. À bord il y avait Françoise Hardy qui avait
travaillé jusqu’à 4 heures et demie du matin à Valence où elle avait passé une semaine lors de la célèbre foire de cette ville.
Elle était fatiguée et avait froid (elle pensait trouver en Italie le même beau temps qu’à la côte espagnole et ne portait
qu’un tailleur bleu marine clair). Elle s’est glissée dans la voiture de l’impresario Pino Sacchi qui l’a embauchée pour
une tournée d’un mois en Italie qui fera escale dans notre ville.
Les photographes qui l’attendaient étaient déçus, comme les collègues qui se trouvaient à Milan « Je suis trop
fatiguée et le maquillage laisse beaucoup à désirer » implorait la blonde française dans un mélange rabougri de
français et d’italien.
Elle s’arrêtera à Turin, la première étape de sa tournée, jusqu’à mercredi soir. Puis elle se rendra à Milan, Pavie,
Florence, Gênes et finalement à Naples.

Tout ce qui touche à l'Italie se transforme toujours en complications ! Un mois en Italie, ça aurait filtré ailleurs que dans
un minuscule article de la Stampa je pense...deux ou 3 dates inconnues je veux bien mais sur un mois, je n’y crois pas
vraiment (Romain Pontaud). Je suis de son avis. Mettons que l’avion avec Françoise à bord a atterri le mardi 17 mars,
elle se rendra jusqu’à mercredi  18 mars à Turin. D’après le JDF N° 490 du 4/4/64 Françoise a chanté le dimanche soir
(22 mars) au Palais des Fêtes de Sagy.  Il lui restait donc  4 ou 5 jours pour se rendre à Milan, Pavie, Florence, Gênes
et Naples. Il se pourrait que sa tournée italienne s’étende sur une plus longue période de temps et soit interrompue à
plusieurs reprises par des engagements ailleurs ... à suivre.
Les infos au dos des photos de presse sont souvent intéressantes mais celle-ci est plutôt déroutante.
Sur les microsillons italiens, les dates de réalisation sont gravées. La chanson “L’amore va” est
gravée le 2 mars 1964 à Milan (entrée dans le hitparade le mois suivant) et “Il saluto del matino”
le 17 juin 1964. L’agence Giornalfoto a pris toute une série de photos de Françoise  enregistrant
dans un studio à Milan début mars 1964. En voici quelques-unes. Jean-Marie Périer y était aussi.
Debut mars Françoise se trouve à Milan pour enregistrer les versions italiennes adaptations de deux tubes français :
L’amore va (L’amour s’en va) et “Il tuo migliore amico” (Ton meilleur ami) avec des arrangements plus inspirés.