Début janvier 1968 on parle toujours du film que Françoise tournera sous la direction de son ex Jean-Marie Périer
mais en janvier c’est avec Koralnik qu’elle tourne le téléfilm “Françoise et Udo”.
Un bistrot sur la route
de Saint-Cast.
L’intrigue veut que Françoise et Udo ont raté le train et continuent
leur voyage en Bretagne en autobus d’école. Elle parle d’une de
ses chansons préférées: “Il n’y a pas d’amour heureux” de
Georges Brassens sur un poème d’Aragon . Françoise se met à
chanter la chanson et à mi-chemin Koralnik montre des enfants
qui montent dans l’autobus . C’est typique pour cette émission
que les chansons ne mènent pas une vie à part et qu’elles sont
intégrées dans le reportage. Puis on retrouve dans le montage
Brassens interviewé par Françoise.
Françoise assure qu’elle n’a jamais eu l’impression
d’être jolie, ni d’être franchement laide. Elle se
situe entre les deux.
Annabel Buffet offre qqch à boire et Françoise demande
une tisane qui est prête dans les dix secondes.
“ Ca va vite ici” remarque Françoise, en souriant.
Annabel réplique “ Tout est prévu ici, comme dans les
contes de fée”. Régulièrement qqn sort de son rôle ( la visite
de Françoise est censée être inattendue), mais peu importe.
Koralnik recherche surtout un comportement naturel et
a délibérément minimisé le script. Ca lui réussit très bien
avec Françoise qui prend une attitude décontractée et
désinvolte. Si elle devait jouer l’actrice, sur prescription, on
pourrait s’attendre à une Françoise crispée et distante.
Du 1 au 3 janvier Koralnik tourne à Saint-Cast. Le JT Bretagne Actualités interviewe Françoise Hardy et puis
Pierre Koralnik à la gare de Lamballe où ils prendront le train pour Paris. On n’apprend pas grand-chose, sinon qu’
on a tourné à Saint-Cast ,du matin au soir, pendant 3 jours. Françoise avoue qu’elle ne connaît pas très bien le
déroulement du film, elle pense que Udo et elle vont chanter leurs propres chansons dans le show mais qu’ils ne
savent rien de précis. Ce n’est pas l’interview avec Koralnik qui va dépanner le journaliste en quête d’info.
Les scènes de train qui surgissent régulièrement dans le téléfilm sont
tournées en route pour Sait-Cast. Françoise et Udo se seraient rencontrés
à bord de ce train. Elle se croyait bien installée dans son coin, le nez dans
un livre, sans être dérangée. C’est Udo, entrant le wagon, qui entame la
conversation. Lui c’est un auteur-compositeur allemand (certainement pas
français) en elle se présente comme l’institutrice Gertrude. Elle invente le
nom sur place. A aucun moment l’intrigue est prise au sérieuse,
l’improvisation s’impose .
La maison où j’ai grandi
En route pour Saint-Cast (où habitent les Buffets), Françoise
et Udo, dans une Bretagne humide et brumeuse, visitent une
maison délaissée. Les images sont montées sur la chanson
“La maison où j’ai grandi”.
Le couple, grelottant de froid, poursuit sa route et frappe à la
porte d’un château dans l’espoir d’y pouvoir passer la nuit.
Les habitants, très hospitaliers, sont le peintre Bernard Buffet
et son épouse Annabel Schwob. En 1964 le peintre a acheté
“La Vallee” à Saint-Cast où il a travaillé jusqu’en 1970.
Puis on faisait place à l'attraction principale de la soirée : Françoise Hardy.
Accompagnée de cinq musiciens avec favoris et trois choristes, elle avait dans
un minimum de temps la sympathie du public. Dans sa tenue blanche , les
cheveux bruns dépassant ses épaules, elle bouge peu sur scène. Et le tout passe
très bien : l'accompagnement solide et sa voix très sonore font de ses chansons
plus que de faibles copies qu'on a l'habitude d'entendre des autres chanteurs
qui chantent en direct.
Surtout quand elle chante de vraies chansons comme "Voila" et en particulier
"Il n'y a pas d'amour heureux" accompagné d'un piano, elle sait séduire ses
auditeurs. Il va de soi qu'elle avait le plus de succès avec les chansons les
plus connues comme "Mon amie la rose" et "La maison où j'ai grandi".
Elle ne pouvait pas prendre congé au bout d'une dizaine de chansons sans
chanter "Tous les chansons et les filles". Après les applaudissements le public
congelé avait l'occasion de se réchauffer à un poêle à mazout.
Il faisait très froid. Le moins qu’on
puisse dire c’est qu’il y a un décalage
entre la loge minable et le Rolls-Royce
( d’occasion ) de Françoise.
Les images proviennent de
l’extrait que la télé flamande a
présenté dans l’émission Echo
du 06/01/68. Françoise chante
en direct, devant un public, “Voilà”.
Puis Françoise rejoint Udo Jûrgens à Klagenfurt (Autriche). Je suppose qu’on a enregistré “Mon amour adieu” à Orly,
pour l’émission “Le chant du Boeing” ( diffusée le 18 février), juste avant son départ.
A l’aéroport de Klagenfurt (Autriche),Udo Jürgens n'a pas attendu
Françoise en vain. Elle est une des dernières personnes qui sortent
de l'avion. Il a droit à des ébats innocents avec Françoise dans un
paysage enneigé et ensorcelant. La chanson de circonstance est
"L'amitié".
F.H. : “ C’est la fois de ma vie où j’ai eu le plus froid;
au début nous étions allés en Bretagne, et le temps était
très humide. Après quoi, nous avons tournés en Autriche,
par - 30°, et on nous réchauffait avec du thé au cognac.
J’ai cru à un moment que j’étais en train d’attraper
l’onglée, je ne pouvais plus bouger les doigts.”
Alors, peut-être, je viendrai, chez toi, chauffer mon coeur à ton bois ( L’amitié ).
Françoise raconte un cauchemar d’une maison qui
allait être engloutie par des eaux. On essayait
en vain de la soutenir,de la sauver. Ce rêve introduit
“Ma jeunesse fout le camp”. Françoise chantera
quelques couplets dans la chambre d’hôtel et d’autres
couplets en ramant sur un lac à Klagenfurt.
Après avoir visité le conservatoire de musique de Klagenfurt Udo continue le retour
à son enfance en visitant sa maison natale, le château Ottmanach, qui a 800 ans .
Udo a passé son enfance ici jusqu’à l'âge de 10 ans. Il parle d’un étang, long de
25 mètres, où on se baignait l’été.
Il montre sa chambre où il habitait avec ses frères. Françoise remarque :
“ Ca ne ressemble en rien à la chambre que j’avais, moi”. La salle à manger se
trouvait à 250 mètres de la cuisine et sa mère se plaignait toujours puisque la
nourriture arrivait froide.
La légende veut que sur ce piano Brahms ait joué.
Udo chante “ Was Ich dir sagen will” et Françoise traduit:
“ Ce que je veux te dire est très difficile mais mon piano
saura le dire pour moi”.
Françoise et Udo “empruntent” un tracteur pour faire un petit tour
dans la neige sur une chanson d’Udo ,“Immer wieder geht die Sonne
auf”, très appropriée vu le temps glacial.
Le téléjournal autrichien “Zeit im Bild” nous offre des images du
tournage du téléfilm “Françoise et Udo” à Klagenfurt ( capitale de
la Carainthie = Kärnten).
On apprend que Françoise et Udo vont se produire en concert à
Vienne le 16 janvier et à Innsbruck le 18 janvier. Etant enfant,
Françoise a passé pas mal de vacances en Autriche mais ça serait son
premier concert.
Françoise ne se souvient pas de ces concerts mais ce rend à l’évidence
après avoir visionné cette vidéo et l’interview dans Télé Dimanche
Elle en conclut que ces événements ne l’ont pas marquée, probable-
ment parce qu’elle n’a pas eu une minute pour y flâner comme elle
aurait sûrement aimé le faire…une visite de ces deux villes aurait
sûrement évoqué des souvenirs d’enfance avec sa sœur.
Cet article dans le magazine Constanz du 15/01/68 confirme les 2 concerts.
Du 9 au 11 janvier Françoise se trouve donc à Madrid pour l’émission Tele-Ritmo.
Françoise avait mis un point d’honneur à ce que ses invités pour l’émission soient
avant tout des artistes qu’elle aime, et pas obligatoirement des chanteurs. Mais on
apprend peu de chose sur l’oeuvre des invités ou la raison de leur présence. Dans
une conversation à bâtons rompus on apprend p.e. que Bernard Buffet et Françoise
sont nés dans la même clinique , là où Johnny Hallyday a vu le jour.
La maison de
Bernard Buffet
où a été tourné
une scène de
" Françoise et
Udo" à St Cast
le Guildo .
(Merci à Félix).
Le 3 janvier Françoise conduit sa Rolls pour rejoindre une ancienne usine de ciment à Ravels (près d’Anvers) . Là
se déroule un concert d’après nouvel an organisé par le club d’étudiants Rapiëro. Le vieille cimenterie de Ravels peut
contenir 4.000 spectateurs.
Le réalisateur Pierre Koralnik n’avait délibérément donné que
des instructions à Eugène Ionesco, blême de trac, paraît-il, à l’idée
d’être filmé. Françoise étant quelqu’un qui rêve énormément,
et lui, un spécialiste de l’onorisme, ils devaient simplement
échanger leurs points de vue sur ce sujet, en essayant d’oublier
les cameras. La conversation est supposée avoir duré toute la nuit,
et Ionesco aurait même proposé à Françoise de lui écrire des
textes de chanson. ( Superstar et Ermite)
Dans le journal télévisé du 15 janvier Jean-Pierre Beltoise présente à la presse sa nouvelle monoplace de formule
France qu’il a construite lui-même. Elle a été baptisée Elina en souvenir de la jeune femme du pilote.
Un autre invité d’honneur dans
“Françoise et Udo” est l’acteur
Jean-Pierre Léaud que Françoise
rencontre sur le plateau du
tournage du film “Le gai savoir”
réalisé par Jean-Luc Godard.
Jean-Luc Godard: apparition caméo dans
“ Françoise et Udo”.
Le tournage de “Françoise et Udo” est une fois de plus interrompu puisque Françoise et Udo vont se produire en concert
à Vienne (Wiener Konzerthaus) le 16 janvier et à Innsbruck le 18 janvier. Quand les deux chanteurs sont de retour à
Paris Koralnik peut, à l'hôtel Regina, le 20 janvier, tourner les fameuses scènes de lit qui mèneront à la censure du film.
L’interview avec Georges
Brassens, le chanteur que
Françoise admire le plus,
avait lieu dans le hall d’entrée
de l’ hôtel Regina.
Hotel Regina à Paris (2, Place des pyramides)
Dans l’émission allemande “Paris Aktuell” du 20/03/68
la présentatrice/journaliste Margret Dünser montre
l’enregistrement des scènes de lit à l’hôtel Regina à Paris.
Cet entretien sera diffusé , en noir et blanc, 3 ans plus tard,
21 mars, au soir des élections municipales de 1971.
L’interview montre une Françoise très impressionnée,
buvant chaque mot du maître.
Dans l’émission “Carrefour” du 26/01/68 ( télé suisse romane) , il y a une interview avec Françoise Hardy qui est à Genève
pour l’enregistrement de l’émission “Qui êtes vous ?”, sous la direction de Christian Liardet.
L’émission sera diffusée le 24 février 1968. Il s’agit d’un récital dans lequel Françoise interprète des chansons de son dernier
album “Ma jeunesse fout Le camp”.
Feuille d'avis de Lausanne 29/01/68
Feuille d'avis de Lausanne 09/03/68
Françoise s’est produite à l’émission dans sa tenue blanche de Courrèges qui a connu une deuxième vie après le
smoking noir, signé Yves Saint Laurent.( octobre ‘66 jusqu’en avril 1967)
Le 28 janvier Françoise Hardy, chante “ Il n’y a pas d’amour heureux” , “Viens là” et “Mon amour adieu” dans
“Le petit dimanche illustré”. Caractéristique pour “Le petit dimanche illustré” est le fait que les chanteurs et musiciens
sont réunis autour d'un plateau. Le décor est assez dépouillé. Il y a quelques interviews et beaucoup de chansons,
toutes en play back. Durant une chanson il y a des plans sur les autres chanteurs ou les présentateurs.
Le petit dimanche illustré est diffusé en noir et blanc. Des images en
couleur de Françoise, habillée de cette longue robe créée par Ottavio
Missioni, le roi des imprimés, proviennent souvent du show anglais
international Cabaret” (voir février ‘68).
L’émission démarre sur l’invitée d’honneur, Françoise Hardy, assise
entre les deux présentateurs, Gérard Klein et Remo Forlani.
En arrière-plan Pierre Perret.
Pierre André Boutang (aux lunettes /le réalisateur de l'émission) et Françoise
Hardy, rue Cognac-Jay, en chemin pour “Le petit dimanche illustré”.
Tout le long de l’émission Françoise a la tête ailleurs.
Seulement Béa Tristan succède à sortir Françoise de son
apathie. Françoise a l’air d’être fascinée et troublée par la
maturité de cette jeune artiste qui a seulement 17 ans.
Françoise semble fatiguée . Et pour cause. En janvier 68, elle
a honoré divers contrats avec des télévisions européennes.
Elle a tourné le téléfilm “Françoise et Udo” dans des
conditions difficiles. Février des tournées l’attendent.
( Canada, Royaume-Uni, Espagne) et ensuite elle va
entreprendre une série de concerts en Afrique du Sud
Son abandon définitif de la scène s’approche.
Françoise chante, en playback, “Mon amour adieu”.
Françoise Hardy adore cette chanson magnifiquement chantée par Kenny Rankin.
Elle m’a confié qu’elle adore cette mélodie et la façon dont les chœurs, puis les cordes arrivent.
Il lui arrive de l’écouter de temps en temps, tellement c’est beau. Toute sa vie elle a rêvé
- non d’être une hôtesse de l’air - mais d’avoir des cordes ( “des nappes”) de ce style.
Elle avait oublié qu’elle avait fait “Mon amour adieu” à la télévision (au moins 3 fois dont
une en direct).
“Baby Goodbye” était à l’origine un instrumental composé par Tina Hassell.
L’américain Kenny Rankin y écrit un texte et sort la chanson, en 1964, sur son
premier EP.
Kenny Raskin sort aussi la
chanson en français sous le titre
“Baby Adieu” avec des paroles
d’André Salvet.
Le soir du 28 janvier , dans l'entrée de la boîte de Régine, Françoise Hardy, en compagnie de
Serge Gainsbourg, a eu une rencontre, totalement imprévue (dixit Françoise) avec Warren
Beatty, toujours à Paris après la première de Bonnie et Clyde.
Le rêve de Warren Beatty était de vivre avec Françoise Hardy,
Julie Christie et moi (Zouzou). Là je lui ai dit : "Eh bien, mon
ami, tu te prépares une sacrée vie si t'as les trois sur le dos…"
Zouzou - Jusqu'à l'aube - Flammarion
Françoise Hardy : Mon cahier d’anglo-saxons .
Au tableau d’honneur de Françoise (SLC)
Dans une scène de lit Françoise révèle
ses ambitions casanières et donne une
intéressante notion de la “fidélité”
en répondant à la question d’Udo si elle
serait fidèle.
“ Pour moi la fidélité c’est une question
de circonstances, c’est pas une question
de tempérament. Ou bien on rencontre
des gens ou on n’en rencontre pas, c’est
tout. Si j’en recontre je ne suis pas fidèle,
si je n’en rencontre pas je suis fidèle.
Comme on en rencontre rarement je
suis plutôt fidèle.
Interview Blanc & Noir N° 1198
Françoise à Madrid en train d’apprendre par cœur le texte de “Now you want to be loved” qu’elle va enregistrer à Londres
Françoise de retour à Paris, le 15 janvier, rencontre Ionesco. Elle en parle dans l’émission “Le petit dimanche illustré”
et bien plus tard dans son autobiographie.
Des ronds dans l’eau : 4ème place
(info Juke-box Magazine N° 259 Spécial 68)
Ma jeunesse fout le camp : 45ème place
(info Juke-box Magazine N° 259 Spécial 68)
Radio TV Je vois tout ( Suisse) 18/01/68
Françoise , dans sa tenue de Nina Ricci,
chante 7 chansons qui figurent sur son
dernier album.
Dans l’émission “D’hier et d’aujourd’hui” du 30 juillet’71,
Françoise réagit aux images de ce Télé Dimanche. Elle
explique qu’elle est morte de trac comme c’est en direct,
que ce sont ses musiciens et que c’était son idée de
les habiller d’une veste très courte et un col un peu rond.
Les images de son équipe, l’orchestre et les trois choristes
avec qui elle a passé deux ans, la rendent mélancolique.
Il n’y a pas d’amour heureux
Françoise , interviewée par Roger Lanzac ,parle du
tournage de “Françoise et Udo”, des concerts qu’elle
a chantés en Autriche, toujours avec Udo Jürgens et
des tournées qu’elle va faire au Canada, en Angleterre
et en Afrique du Sud .
RL: “Bonjour Françoise... on a l’air de se dire
bonjour comme ça devant la télévision, on ne
s’est pas vus du tout. En général, quand je reçois
une vedette on dit “qu’est-ce vous allez me poser
comme question” et cetera... là on ne sait pas”
FH: “Rien de préparé”
RL: “Rien de préparé, parce je dois dire que
notre amie Françoise Hardy a le trac hein, il faut
bien le dire”.
FH: “ J’ai toujours le trac”.
RL: “Elle a toujours le trac, surtout en direct
comme ça, et alors elle s’était enfermée dans la
loge et puis on n’a pas osé la déranger jusqu’au
début de l’émission. Alors qu’est-ce que ça vous
fait le trac, quelle impression avez-vous ?”
FH: “C’est à dire que j’ai le trac parce que j’ai
peur d’avoir des trous de mémoire et de mal
chanter et je chante mal et j’ai des trous de
mémoire parce que j’ai le trac.
RL: “Ah c’est compliqué ça. Non parce qu’il y a
différentes sortes de trac. Le trac qui vous prend
avant, une fois qu’on est sur scène on oublie son
trac”.
FH: “Ah non, alors moi c’est tout le temps, c’est
avant, même une semaine avant je dois dire.”
RL: “Je crois d’ailleurs que Marguerite Moreno
disait quand on a le cœur mal, quand on a le trac
c’est signe de talent. Moi je le crois en ce qui vous
concerne”
FH: “Alors j’ai énormément de talent”
RL: “Je n’en doute pas d’ailleurs. Vous n’en
doutez pas non plus” (applaudissements)
RL: “Françoise, je devrais vous poser des
questions là. Est-ce que vous aimeriez qu’on vous
pose une question particulière ?”
FH: “Justement pas celle-là”
RL: “Pas celle-là, alors. Bon, alors pas de
questions du tout?”
FH: “Ah si, n’importe quoi”
....
RL: Je m’excuse, on parlait des trous de mémoire.
Je voudrais vous montrer une petite chose qui
est charmante. Regardez, la main de Françoise
Hardy. Il y a à l’intérieur de sa main les
paroles d’une chanson, regardez ... Elle a
fermé la main ( il lui force d’ouvrir sa main
et de la montrer au public. Gênée, elle ferme
la main aussitôt). C’est très sympathique ça”.
(applaudissements)
Françoise appliquait l’ecriture des paroles d’une
chanson dans la paume de sa main déja bien
avant ce Télé Dimanche (photo San Remo janvier
66)
Merveilleux sourire de celle qui se considère
comme la reine des gaffes et qui n’a aucune idée
du charme, du charisme et de la classe qu’elle
dégage.
Françoise chante “Il n’y a pas d’amour heureux”
(musique de Georges Brassens sur un poème d’Aragon)
parce que c’est une des chansons qu’elle préfère au
monde. Elle la chante sur scène depuis six, neuf mois.
Télé Dimanche 21 janvier 1968
L’Express N° 866 22/01/68
La soirée cabaret a eu lieu le 3 janvier 1968.
Il avait gelé et neigé un peu les jours
précédents, mais le jour du festival, il a
commencé à dégeler. Le chemin de terre
menant à l’usine isolée a dû engloutir
beaucoup de trafic et s’est transformé en
une route boueuse. Françoise Hardy est sortie
d’une Rolls Royce.
Il y avait du chauffage dans la pièce mais à
cause de cela, la neige sur le toit de la salle
a commencé à fondre et à s’infiltrer à travers
le toit usé à quelques endroits. Le député et
maire Frans Tanghe, qui était assis au premier
rang, a également reçu des gouttes sur la tête.
L’animateur de télévision Niki Bovendaerde a
présenté les différents artistes. Elle est entrée
sur scène dans une robe sexy, mais deux
minutes plus tard, elle a soudainement disparu,
pour revenir dans un manteau de fourrure. La
salle était chauffée par des ventilateurs à air
chaud, mais ils étaient éteints pendant les
représentations.
Près de trois mille spectateurs ont assisté au
festival de Ravels. “C’était mouvementé.
Il a fallu beaucoup improviser et compter sur
la bonne volonté. De plus, le risque financier
était trop grand pour un petit club étudiant.
C’était un grand défi, une grande aventure et
une expérience fantastique, mais nous avons
sagement décidé de le limiter à une seule
édition”.
Le 24 janvier Françoise
assiste au défilé de mode
de Jean Patou à¨Paris.
Françoise Hardy dans les locaux de la maison de couture
de Jacques Heim. 1/1/1968 Photo: Claude James